Après plus de douze années passées dans les prisons mauritaniennes, Yaya Cissé, ressortissant malien condamné à mort en 2012 pour un crime qu’il a toujours nié, a été transféré au Mali le 17 avril 2025. Ce transfert, fruit d’une longue mobilisation des autorités, de la société civile et de la diaspora, marque une étape majeure dans la défense des droits des citoyens maliens à l’étranger et dans la coopération judiciaire entre Bamako et Nouakchott.
Un dossier emblématique d’erreur judiciaire
L’affaire Yaya Cissé a souvent été citée par ses défenseurs comme l’archétype de l’erreur judiciaire, dénonçant des « procédures viciées, des aveux contestés et un procès inéquitable ». Depuis son arrestation, de nombreuses voix au Mali et au sein de la diaspora ont interpellé les autorités sur les conditions de sa détention et sur la nécessité d’un procès équitable. Selon Maliweb, « son affaire incarne l’archétype de l’erreur judiciaire » et son transfert suscite l’espoir d’une nouvelle audience plus juste.
Une coopération judiciaire renforcée
Le transfert de Yaya Cissé a été rendu possible grâce à un accord bilatéral entre le Mali et la Mauritanie, dans le cadre de la Convention générale de coopération en matière de justice. Le ministère de la Justice et des Droits de l’Homme du Mali a salué la collaboration entre les deux pays et a souligné le « leadership remarquable » du président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, dont l’implication personnelle a permis l’aboutissement de ce dossier. Les efforts déployés visent aussi à garantir aux Maliens détenus à l’étranger le respect de leurs droits fondamentaux.
Mobilisation des acteurs et espoirs de révision
Tout au long de son incarcération, Yaya Cissé a bénéficié d’un soutien constant de la part des organisations de défense des droits humains, des associations de Maliens établis à l’étranger et d’un collectif de soutien dédié. En mars 2024, une lettre ouverte avait été adressée au président de la Transition pour demander la réouverture de son dossier et une amélioration de ses conditions de détention.
Son retour au Mali ouvre désormais la voie à un suivi judiciaire plus équitable. Si la possibilité d’un nouveau procès ou d’une grâce dépend des accords entre les deux pays, ses partisans espèrent que ce transfert permettra de réexaminer son cas dans le respect des standards internationaux.
« Ce retour symbolise une avancée majeure pour la justice et la défense des droits des citoyens maliens à l’étranger », souligne un extrait publié sur Maliweb.
Un dossier qui interpelle
L’histoire de Yaya Cissé rappelle l’importance de la vigilance face aux risques d’erreurs judiciaires et la nécessité pour les États de défendre activement les droits de leurs ressortissants à l’étranger. Elle met également en lumière le rôle crucial de la mobilisation citoyenne et institutionnelle dans la quête de justice.
Mordocaï Le BALAISE