Mali: Voici l’intégralité du rapport de l’ONU qui accuse des responsables de bloquer l’Accord de paix
*Élections législatives *
Le découpage électoral actuel (2002) n’attribue aucun député aux cercles nouvellement créés dans les régions de Ménaka (4 cercles), Taoudéni (6 cercles) et Gao (2 cercles). Le GRM proposait de nommer par décret 12 députés, ce qui a été refusé par la CMA. Par la suite le GRM a proposé d’y tenir des élections partielles, ce que la CMA a accepté. Une commission a été mise sur pied le 15 Avril 2020 (Ph 18-21, pages 9-10).
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Armée reconstituée
Sur les 3000 combattants qui devraient intégrer les unités de l’armée reconstituée, seuls 1330 l’ont été. Les unités doivent être constituées sur le principe du 1/3 pour chaque partie (CMA, Plateforme et FAMA). Les FAMA insistent néanmoins que le commandement des unités lui revient de droit – chose qui cause un blocage. La CMA a refusé l’accès de la 3eme compagnie à Kidal parce qu’elle revendiquait son commandement (Ph 25-36, pages 10-13).
Collusion entre groupes armées et groupes terroristes
La participation de la CMA aux côtés de JNIM pour combattre l’EIGS dans la zone des 3 frontières, du MAA (plateforme) aux cotes de JNIM contre les FAMA à Tarkint (Mars 2020) et Bamba (Avril 2020) (Ph 46-48, pages 15-16). Le général Kéba Sangaré est accusé d’avoir retiré ses troupes, favorisant ainsi le second massacre d’Ogossagou (ph 12, pages 6-7).
*Manipulation des groupes par l’état malien *
Le GRM à travers l’armée (pour la logistique) et la sécurité d’état (pour les finances) maintient des relations étroites avec des groupes armés (pro-gouvernement) (Ph 51, page 17). Ces groupes reçoivent aussi de l’aide de trafiquants locaux (Ph 52, 17).
Dana Ambassagou est considérée comme une entrave à la paix au Mali. L’armée est accusée de fermer les yeux sur ses agissements (ph 12, page 6). La milice (à l’instigation de le SE) a même bénéficié de l’aide d’officiers retraités (de l’ethnie Dogon) pour sa réorganisation après que le GRM ait ordonné sa dissolution (ph 60, page 20).
Sécurité d’état
Le général Moussa Diawara est devenu depuis 2017, la courroie de transmission entre le GRM et les groupes armés. Il est l’artisan de la stratégie du GRM pour le ralentissement de la mise en œuvre de l’accord de paix (ph 62, page 21). Ceci passe par la manipulation des listes de combattants à intégrer dans l’armée et la déstabilisation des groupes armés en encourageant des divisions et créant de nouveaux groupes et tendances (ph 63-71 pages 21-23). Diawara et son adjoint, le colonel Ibrahima Sanogo recevaient au moins jusqu’en Juillet 2018, un payement mensuel du trafiquant (et député de l’Assemblée) Mohamed Ould Mataly (sous sanctions de l’ONU) pour lui assurer une protection de ses affaires. Le colonel Bougadary Singaré (SE) est accusé d’avoir vendu des places dans les unités reconstituées pour une moyenne de 500.000 FCFA selon les grades (ph 67). Son remplaçant, le lt-colonel Malick Yero Dicko a personnellement attribue aux « Mouvement de l’inclusivité » 15 postes dans les bureaux régionaux du DDR (ph 69). La SE participe également à l’aide aux personnes sous sanction, notamment Mohamed Ousmane de la CPA (ph) 71, page 23, Mohamed Ould Mataly (Ph 53, page 17), Mohamed Ben Ahmed Mahri (Rouggy) (ph 53, page 18, note 69) et Baye Coulibaly (Ph 106, page 29). Le haschisch marocain demeure la principale drogue trafiquée au Mali ; il y a aussi la cocaïne. La SE est accusée d’avoir fait transporter 1 tonne de drogue dans un avion de l’armée de Gao à Bamako (ph 72, page 23) entre le 11 et 12 Mai 2019.